My life don’t has sense... | Ft. As de Trèfle

My life don’t has sense…

… Because she’s not a dream.

C

’était un jour comme les autres. Pour une fois, le clan était un peu actif. Certains guerriers étaient partis chasser, d’autres patrouillaient. Les chatons et apprentis jouaient, et les anciens discutaient en se baladant autour du camp. Pour une fois, Impératrice des Iris eut autre chose à faire que de trier sa réserve. Elle pouvait observer tranquillement son clan vivre au goût du jour. Allongée dans son antre, elle voulut vérifier s’il ne lui manquait rien. Instinct de Guérisseur ? Peut-être. Mais son doute sur le manque de plante avait raison. Il lui manquait des graines de Pavot et des feuilles d’Hibiscus. Ces plantes ne sont, certes, pas très utile en ces temps paisible, mais la guérisseuse voulait en profiter pour sortir du camp et prendre l’air.

Elle partit donc en direction de la forêt en Terre Libres. Elle traversa les différentes terres du camp, et arriva au sud de la forêt. Elle se baladait à travers les arbres. Observant feuilles et fleurs, plantes et herbes. Elle cherchait ce qu’il lui fallait tout en découvrant une partie de la forêt qu’elle ne connaissait pas. Ses prunelles admiratives regardaient avec attention les rayons de soleil traversant les feuillages. C’était si beau, la façon dont les ombres se déplaçaient sur le sol de terre et de boue. Quelques branches craquaient sous ses pattes faisant retentir le bruit dans tout le bois. La jeune femelle repensa à son défunt frère, mais cette voie la hantait encore. Elle s’arrêta net et mis sa patte sur sa tête. Plus elle pensait à la mort de son frère, plus cette voie répétait la même chose, et plus un mal de crâne se concentrait. Elle commençait à avoir mal. Voilà pourquoi, il lui fallait des graines de Pavot.

Elle se remise à cherchait ses graines et ses feuilles. Elle regardait à droite, à gauche, derrière elle, loin devant elle, mais elle n’en trouvait pas. Elle désespérait de plus en plus alors que son mal de crâne s’amplifiait. Et il n’y avait personne pour l’aider. Elle trouva enfin, au pied d’un arbre, son remède. Elle ne trouva ses graines mais des feuilles de Pissenlit, qu’elle mâcha pour apaiser sa douleur. Et, ça allait, apparemment, mieux. Puis, soudainement, un bruit. Le même que celui des branches sous ses coussinets. Elle se retourna brusquement, le mouvement faisant tomber sa fleur violet, et chercha du regard une silhouette quelconque. Elle en trouva une, celle d’un félin. Elle n’arriva pas à discerner comment ce félin était, mais elle pouvait juste déterminer, en humant l’air, qu’il était du clan de la Terre.

GALLINEA

Iris&Lucky

Triant ses plantes pour la énième fois en une journée, As de Trèfle soupira. Il lui manquait du miel. Et avec la mauvaise saison, le guérisseur aurait sûrement beaucoup de maux de gorge à traiter. Il devait se réaprovisionner au plus vite.
Trouver une ruche sur son territoire, était comme chercher une minuscule épine dans un nid. Et As de Trèfle n'était pas d'humeur à faire le tour de son territoire pour trouver ce fichu miel. Il dut se résigner à marcher jusqu'aux Terres Libres du sud; là-bas, il connaissait un coin ou, quelques lunes auparavant, il avait découvert une petite ruche. Avec un peu de chance, elle s'y trouvait encore.

Après avoir prévenu Étoile de la Colombe de son départ, le mâle tigré quitta le camp. Son estomac criait famine, mais il attraperait quelque chose sur place.
Quelques minutes après son départ, As de Trèfle fut attiré par une odeur alléchante. Il fit quelques pas et s'arrêta, aux aguets. Dans les fourrés, juste en face de lui, il apercevait désormais une fourrure rousse et une queue touffue. Un écureuil.
Se mettant tant bien que mal dans la position du chasseur, As de Trèfle avança à pas de loup. Après tout, il avait suivit un entraînement de guerrier avant de devenir apprenti guérisseur. Il lui serait sans doute facile d'attraper ce rongeur.
Le matou brun et blanc banda ses muscles, et bondit. Ses griffes se refermèrent sur la nuque du petit être, lui brisant les os. Au même moment, As de Trèfle sentit une masse lui percuter violemment le flanc, tandis qu'un cri de rage s'élevait.

- Voleur ! C'était ma proie !

Le choc lui coupa le souffle, et le guérisseur sentit ses pattes se dérober sous lui. Il s'écroula au sol, tandis qu'une tête grise se penchait au dessus de lui, menaçante. Les crocs blancs du matou, apparemment très jeune, tranchaient avec son pelage sombre.
L'expression du chat changea subitement. Il balbutia:

- A... As de Trèfle ? C'est toi ? Dé... Désolé ! Je ne t'avais pas reconnu !

- Nuage d'Orage, que fais-tu ? cracha une voix familière.

Un matou noir écarta l'apprenti gris d'une patte puissante, et se pencha au dessus du guérisseur.

- Ça va ?

Sonné, As de Trèfle cligna plusieurs fois des yeux avant de reconnaître son interlocuteur. Regard Émeraude, son propre frère.

- Ça va, grommela le mâle brun et tigré. Tu devrais mieux surveiller ton apprenti.

- Désolé, s'excusa Nuage d'Orage, penaud. Je t'ai pris pour un envahisseur du Clan de l'Air.

- Je ressemble vraiment à un matou de l'Air ? grommela le guérisseur en se relevant. Et puis ils se montrent tranquilles pour le moment. Ils n'ont aucune raison de nous attaquer.

L'apprenti s'excusa une troisième fois et proposa de lui laisser l'écureuil. As de Trèfle accepta en ronchonnant puis, le rongeur dans la gueule, il faussa compagnie à son frère et à son apprenti sans un mot de plus. Il avait assez perdu de temps avec ces bêtises.
Il finit par s'arrêter dans une petite clairière pour grignoter son écureuil. Tout en mangeant, il repensa aux paroles de Nuage d'Orage et ne put s'empêcher de soupirer. Pourquoi les guerriers se cherchaient t-ils toujours querelles ?

Le guérisseur reprit ensuite sa route. Après plusieurs minutes de marche à travers la forêt, As de Trèfle marqua un temps d'hésitation lorsqu'il s'arrêta devant la frontière. Le marquage y était fort: une patrouille était passée il y a peu.
Le mâle tigré soupira en franchissant la ligne imaginaire. Il répugnait à quitter son territoire même si, en tant que guérisseur, il pouvait aller ou bon lui semblait.

Il n'avait pas fait quelques pas qu'il s'arrêta, humant l'air, méfiant. Il venait de détecter une odeur. L'odeur d'une femelle du Clan de l'Air, plus précisément. Étrangement, le fumet lui était assez familier, mais il ne réussissait pas à mettre un nom sur cette chatte.
Il suivit la trace, marchant sur la points des coussinets, puis il la vit. Une silhouette grise et tigrée, lui tournant le dos. La mémoire revint aussitôt à As de Trèfle: il s'agissait d'Impératrice des Iris, la guérisseuse de l'Air.

La femelle sursauta et se retourna. Ne sachant que dire, As de Trèfle lui adressa un signe de tête et grommela d'un ton qu'il voulait neutre, mais qui sonnait un peu agressif:

- Décidément, les environs sont très fréquentés.

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