Un rayon de soleil sur mon pelage me réveilla en douceur. La saison des feuilles vertes était là. Elle s'installait tranquillement depuis quelques jours, mais aujourd'hui, elle était vraiment arrivée. J'aimais bien cette saison, plutôt douce, bonne pour la chasse. D'ailleurs, j'avais envie de chasser. Seule. Oui, je suis plutôt solitaire, mais j'ai peu d'ennemis. Difficile de détester une louve secrète, mais prête à tout pour vous aider. Certains loups ne m'appréciaient pas beaucoup, de par mon besoin de solitude, qui fait un peu tache dans la Meute du Givre, si soudée. Mais j'étais tout de même le bêta de ma Meute. Mes pensées s'arrêtèrent sur cette constatation. En tant que bêta, je devais organiser les chasses. Je me levai donc, me lavai vite fait, puis je sortis. La patrouille frontalière de l'aube était déjà partie. Une petite dizaine de subalternes échangeaient dans le camp, des novices s'entraînaient à la chasse en groupe. Cette unité faisait plaisir à voir. Je m'approchai, et les discussions cessèrent. J'étais plutôt respectée dans ce groupe. Même si c'était un honneur, ça me mettait un peu mal à l'aise. Je saluai poliment les loups, et commençai la distribution des tâches.
<< Kira, tu iras chasser avec Hirshan, Younga, et Olion. Vous irez dans la pinède. Texim, Ufop, Zara et Rocky, sur la plaine. >>
Les patrouilles organisées, j'autorisai Falliog à emmener Renia et Quid à l'entraînement. Puis je sortis du camp. Personne ne m'avait demandé ce que je comptais faire, cela ne servait à rien. Ils savaient que je ne recherchais pas la compagnie. Je voulais chasser un peu, méditer surtout. Méditer sur moi, sur mes origines. Il y avait longtemps que je ne cherchais plus mes parents, mais j'aimais prendre le temps de me dire que j'étais différente. Me remémorer mes débuts, chercher un souvenir perdu... Tant de choses qui me permettaient de me connaître. Perdue dans mes pensées, je n'avais pas vu le paysage défiler et j'aurais franchi la frontière si le marquage de la Meute de la Brume n'avait pas été si frais. Et si l'odeur d'un de ses membres n'avait pas été si forte, si proche...