Oups ! J'ai fais la plus grosse bêtise de ma vie ! ft PNJ

En ce matin froid et gris, une ombre noire traversait silencieusement le territoire. Cette ombre, c'était un chat, un chat se nommant Serres d'Aigle.
Il était grand et musclé, chose peu habituelle car ses camarades de Clan étaient généralement fins et léger. Assez connu dans son Clan pour provoquer des bagarres, il avait la sale habitude de franchir les frontières. Malgré tout, il ne s'était jamais fait repéré, même par les guerriers ennemis. Alors il continuait.
Mais repportons notre attention sur le physique du matou. Il était recouvert d'une épaisse fourrure brun sombre, quasiment noire. Ses yeux étaient jaunes, ou du moins l'un de ses yeux; car l'autre était bleu pâle, presque blanc. Ce mâle était borgne de naissance.

Serres d'Aigle leva la tête vers le ciel en maugréant lorsqu'une goutte de pluie s'écrasa sur son museau. Mais ce n'était tout de même pas cette fichue pluie qui allait le faire rentrer chez lui.

Un bruit l'alerta soudain. Non loin de là, un petit lapin grignotait des herbes et n'avait visiblement pas remarqué le guerrier. Serres d'Aigle s'en approcha silencieusement puis, un coup de griffe plus tard, le rongeur était mort. L'estomac du guerrier miaulait famine, alors il en arracha un morceau qu'il dévora rapidement, et enterra le reste sous un buisson.

Repu, le mâle se rendit compte qu'il était près de la rivière, marquant la frontière avec le Clan de la Terre. Et, à quelques longueurs de queue de lui, se trouvaitle Grand Chêne, l'endroit ou avaient lieu les assemblées. Le chêne en question se trouvait près de la rivière, côté Clan de l'Eau.

Serres d'Aigle s'assit un instant sous l'arbre, protégé de la pluie. Puis l'envie irrésistible d'aller chasser sur le territoire adverse le rattrapa.
Il se leva et, après s'être ébroué, il chercha un chemin. Toute une série de pierres permettait de traverser la rivière sans trop se mouiller; il décida de passer par là.

Il posa une patte sur la première pierre, puis une autre. D'un bond souple, il sauta sur la deuxième pierre, et aindi de suite, jusqu'à la cinquième pierre. Il ne restait plus qu'une pierre, et Serres d'Aigle serait sur le territoire adverse.

Soudain, une boule de poils blanche mouchetée de noir lui barra le passage en hurlant.

- Je rêve où tu es en train de dépasser la frontière ?! Tu as intérêt à reculer ou sinon, tu le regretteras !

Serres d'Aigle gronda. Il fallait bien qu'un jour, on découvre son petit jeu. Mais il aurait préféré que ce soit l'un de ses propres camarades qui l'ai découvert, et pas une cervelle de poisson.

- Je fais ce que je veux ! cracha le matou. Et ce n'est pas un minus comme toi qui va m'en empêcher !

Il bondit sur la dernière pierre, puis sauta au sol. Il était désormais sur le territoire ennemi.

Serres d'Aigle montra les crocs d'un air de défi. L'autre lui sauta dessus sans hésitation.
Il défend bien ses terres.
Serres d'Aigle n'avait aucune raison de lui en vouloir, c'était bien normal qu'un guerrier défende son territoire. Mais le male brun était en colère; en colère que quelqu'un ose s'opposer à lui. Il poussa un cri de rage et repoussa sans douceur son adversaire. Il le plaqua au sol et lui donna un coup violent sur la tête, espérant ainsi l'assommer. Puis il le relâcha et trottina jusque à un buisson, ou il pris soin de laisser son odeur.
Il était sur que cela allait provoquer la fureur du guerrier ennemi, mais il en était content, au fond. Voilà bien longtemps qu'il attendait ça. Depuis combien de temps un combat n'avait-il pas éclaté ? La paix avait durée trop longtemps à son goût. Les guerriers se ramollissaient. Un peu d'entraînement ne ferait pas de mal.

Que comptait faire Serres d'Aigle, au juste ? Pas grand chose. Il voulait simplement vaincre le matou, histoire de lui montrer qui était le plus fort; puis il marquerait son territoire un peu partout, pour rappeler à Vol du Harfang sa cruelle défaite; ensuite, il rentrerait tranquillement chez lui en espérant que l'histoire ne se propagerait pas trop. Il tenait à garder son identité secrète, tout de même.

Serres d'Aigle était si absorbé par sa tâche - se frotter aux branches des buissons - qu'il en oublia de surveiller ses arrières...

Serres d'Aigle était si absorbé par sa tâche - se frotter aux branches des buissons - qu'il en oublia de surveiller ses arrières...

En effet, Serre d'Aigle sentit des griffes acérées se planter dans son arrière train. Vol du Harfang lui avait sauté dessus en hurlant de rage. Le matou blanc semblait déchainé, et laboura les flancs du guerrier du Clan de l'Air. Ce dernier riposta par une pluie de coups de patte en souriant. Voilà longtemps qu'il attendait un petit combat comme celui là !
Vol du Harfang hurla de nouveau, de douleur cette fois: Serres d'Aigle lui avait mordu une patte avant jusqu'au sang. Le guerrier de l'Eau boitilla jusqu'à son ennemi en montrant les crocs.

- Tu vas dégager, oui ?! C'est mon territoire, ici, au cas ou tu ne l'aurais pas remarqué !

Le dos rond, les deux chats se toisaient. La pluie n'avait cessé de tomber.

- Et c'est toi, l'éclopé, qui vas me faire dégager ? ricana Serres d'Aigle. Tu ne sais pas à qui tu as affaire !

- Toi non plus, tu ne sais pas ce à quoi tu fais face ! répliqua Vol du Harfang en bondissant aussitôt sur le mâle adverse.

Serres d'Aigle, surpris, roula sur le coté et se cogna la tête contre une pierre au passage. Un peu sonné, il s'assit le temps de reprendre ses esprits; mauvaise idée: en moins de deux secondes, Vol du Harfang était sur son dos.
Les griffes du guerrier blanc se plantèrent dans la nuque de Serres d'Aigle, qui hurla en tentant de se débarrasser de son assaillant. Mais Vol du Harfang s'agrippa au dos du matou brun.

Haletant, Serres d'Aigle sentait du sang couler de sa nuque. Non, non ! Il ne pouvait pas se faire ridiculiser ainsi ! Il fallait qu'il montre à ce fichu mâle qui était le chef ici. Il n'allait pas le laisser le vaincre aussi facilement.
Vol du Harfang se sentit soudainement projeté en l'air. Serres d'Aigle venait de faire un immense bond. Le guerrier de l'Eau retomba lourdement à terre tandis que Serres d'Aigle se précipitait vers lui et s'empressait de plonger ses griffes dans ses flancs. Du sang gicla, Vol du Harfang hurla. Un éclair de rage et de douleur apparut dans ses yeux dorés. Il ouvrit grand la mâchoire, et ses crocs se refermèrent sur la queue de Serres d'Aigle, tandis qu'un craquement retentissait dans la clairière. D'un coup de crocs puissant, Vol du Harfang venait de lui briser la queue.

Fulminant de rage, Serres d'Aigle tenta de viser la gorge du chat blanc. Ce n'était pas dans ses habitudes, mais Vol du Harfang avait dépassé les limites.
Le guerrier du Clan de l'Eau se releva juste à temps pour esquiver ce coup qui aurait put lui être fatal. Il comprit alors que sa vie jouait dans ce combat. Il repoussa sa peur et défia le mâle brun du regard.

La pluie lavait peu à peu le sang sur le pelage des deux guerriers. La fourrure en bataille, haletants, les deux mâles étaient à bout de souffle. Serres d'Aigle détourna un instant le regard, observant avec rage et douleur sa queue tordue. Vol du Harfang profita de cet instant pour attaquer son ennemi par surprise. Celui ci n'eut pas le temps de réagir: Vol du Harfang le poussa violemment contre un rocher. Serres d'Aigle s'affala par terre en criant, mais n'eut pas le temps de se relever: il dévala la berge en roulant et termina sa course dans la rivière... Ou il se cogna violemment la tête contre un gros rocher aux bords tranchants. Vol du Harfang releva la tête, assez fier de son coup. Mais que devait-il faire maintenant ? Attendre que Serres d'Aigle se relève et continuer le combat, ou en profiter et fuir ?
Non, Vol du Harfang ne fuirait pas. Il se battrait jusqu'à la mort pour défendre ses terres.
Il attendit ainsi que Serres d'Aigle se relève.

Mais il ne se releva pas.

Au bout d'un moment, le coeur battant, Vol du Harfang se décida à aller voir son ennemi. En s'approchant de la berge, il manqua de vomir.

La chute contre le gros rocher avait complètement brisé le crâne de Serres d'Aigle. Son corps gisait, à demi dans l'eau. Le sang qui recouvrait sa tête entière était peu à peu lavé par la pluie. Sa gueule était entrouverte, et ses yeux étaient ouverts, mais vitreux.

Vol du Harfang paniqua. Qu'avait-il fait ? Que devait-il faire ?
Il tenta de se rassurer en songeant qu'il n'avait que fait défendre son territoire. Et la pluie ferait disparaitre toutes les odeurs.

Il s'éloigna d'un pas rapide, tentant de trouver une excuse pour expliquer ses blessures. Il décida finalement de dire qu'il avait été attaqué par un chat de la Tribu des Bannis, mais qu'il avait réussi à le faire fuir.

Pourtant, au fond de lui, Vol du Harfang savait que cette histoire serait découverte tôt ou tard.

FIN DU RP.