Une naissance - Ft Clan de l'Eau (libre).

Étoile des Neiges haleta tandis qu’un troisième paquet glissa sur le coté. Elle lécha aussitôt le nouveau né, jusqu’à ce que ce dernier se mette à respirer correctement.

- Un mâle. C’était le dernier, l’informa Regard Enflammé. Ça nous fait trois chatons.

- Trois chatons, répéta Étoile des Neiges.

Dans un coin de la tanière, elle aperçut Coeur d’Azur, son bien-aimé. Elle esquissa un faible sourire. Puis elle reporta son attention sur les trois boules de poil qui pressaient ses mamelles.

L’un était entièrement noir, mis à part la tache blanche sur sa nuque en forme de triangle. La deuxième, la seule femelle de la portée, était gris perle, légèrement tigrée, et son pelage rappelait celui de Feuille de Menthe, la demie soeur d’Étoile des Neiges. Quant au dernier, sa fourrure rappelait étrangement celle d’un autre chat, que la meneuse avait fréquenté avant Coeur d’Azur: Akène de Chêne, le lieutenant du Clan du Feu.
Le pelage du petit était brun clair, strié de rayures plus foncées. Tout comme celui du lieutenant ennemi. Une sensation de malaise s’empara d’Étoile des Neiges.
Son regard se posa à nouveau sur le chaton dont le pelage était noir, comme celui de Coeur d’Azur.

Il n’y a aucun doute, c’est lui le père, tenta de se rassurer Étoile des Neiges. Après tout, il arrive fréquemment qu’un chaton de la portée n’aie ni le pelage de la mère, ni celui du père.

La femelle blanche soupira doucement. Elle se sentait bien, à présent. Bien mieux que les trois lunes précédentes, ou, depuis qu’elle avait appris qu’elle attendait des chatons, elle avait sombré dans la déprime: elle n’était plus tout à fait elle même. Elle ne mangeait presque plus et ne sortait de sa tanière que pour faire ses besoins.

Mais à la vue de ces trois boules de poil, Étoile des Neiges avait compris qu’elle ne pouvait pas continuer ainsi. Qu’elle devait se ressaisir.

Sous son pelage sale et mal entretenu, à présent que son ventre n’était plus gonflé, sa maigreur était plus que visible.
Étoile des Neiges commença aussitôt à faire sa toilette, tandis que les mêmes phrases tournaient en boucle dans sa tête. Je dois me ressaisir. Je dois me ressaisir… La déprime, c’est terminé. Je dois redevenir moi-même. Je dois redevenir moi-même…

Elle sentit soudain une présence à ses cotés. Coeur d’Azur l’avait rejoint.

- Comment allons-nous les appeler ? murmura la meneuse d’une voix rauque.

Une naissance

Le visage de Coeur d'Azur était toujours aussi impénétrable, on ne sentais aucune émotions, a par peut-être... Un petit air intéressé, mais rien de plus.

En vérité le guerrier noir bouillonnait. Même les mâles les plus insensibles bouillonnent, quand ils se trouvent dans l'incapacité d'aider celle qui est chère a leur cœur. Il se faisait beaucoup de soucis, se retenait a grande peine de marcher en zig-zag dans toutes la pouponnière, normalement il serait déjà depuis longtemps au chevet de sa compagne a la lécher doucement pour l'encourager autrement que par les mots, mais Regard Enflammé avait besoins de place pour s'occuper au mieux de sa bien-aimée. Et il n'était pas assez fous pour la gêner dans sa tâche. Alors il encourageait son amour, lui chuchotait des mots doux, marmonnait des blagues, que lui même trouvait pitoyable tellement ce n'était pas le moment pour ça, mais a sa façon et de la seule façon possible sur le moment, il l'aidait.

Quand enfin, Étoile des Neiges poussa un dernier gémissement, que le paquet contenant le dernier chaton tomba a coté d'elle, il poussa un soupir de soulagement.
C'était fini. Il n'avait plus rien a craindre pour elle ou pour les chatons. Déjà, ils commençaient a téter et cela c'était bon signe.

S'approchant délicatement pour les voir de plus près, il perçu le regard de sa compagne, qui déjà semblait dans la vague. Fronçant le museau il se plaça a coté d'elle observant leurs progéniture.

Le petit dernier était un mâle d'un brun assez clair, avec des rayures plus foncés; le premier était du même noir charbon que lui, mais une petite tache blanche rappelant sa mère, venait le différencier de son père. Et la femelle faisait étrangement penser a sa tante, néanmoins Cœur d'Azur espérait qu'elle ne devienne pas son portrait craché, surtout au niveau du caractère sanguinaire.

- Comment allons-nous les appeler ?

La voix de sa bien-aimée coupa court a ses pensés, c'était surtout sa voix extrêmement rauque qui l'avait interpellé.
Je l'obligerais a ce reposer dus-je l'empêcher de sortir d'ici !

Ce mettant a admirer leurs chatons, il finit par pointer le petite mâle brun.

-Que dirais tu de... Petit Faucon ? Je trouve que cela lui irait bien. Pour ce qui est des autres... Je suis sûr que tu leurs trouvera des noms magnifiques !

Le guerrier, remarquant la grande faiblesse dont elle faisait preuve, s’allongea a coté de sa compagne, la soutenant l'air de rien et plongeant son regard plein d'amour dans ses yeux.

- Que dirais tu de... Petit Faucon ? Je trouve que cela lui irait bien. Pour ce qui est des autres... Je suis sûr que tu leurs trouvera des noms magnifiques !

La meneuse n'eut pas la force de répondre. Elle se contenta d'un hochement de tête après avoir jeté un coup d'oeil au petit. Oui, son poil était aussi brun que le plumage du faucon, et ses rayures brunes rappelaient les petites taches de celle du rapace. C'était le nom idéal.

Elle regarda longuement la petite qui ressemblait à Feuille de Menthe. Elle trouvait que son pelage avait de légers reflets argentés.

- Petit Cristal, murmura t-elle aussitôt en désignant la petite chatte du menton.

Puis son regard se tourna vers le dernier chaton, le mâle noir. Sa tâche sur le poitrail faisait penser à de la neige au milieu d'une nuit sans lune... Petite Neige ? Non, trop féminin. Petite Nuit ? Hors de question ! Ça me rappelle le nom de Griffe Nocturne.
La meneuse était en froid avec son frère, Griffe Nocturne, depuis plusieurs lunes déjà.

- Petite Avalanche, lâcha t-elle soudain en lorgnant la tâche immaculée du chaton. Une tâche de neige au milieu d'une nuit sans lune. Petite Avalanche...

La meneuse fut aussitôt prise d'une violente quinte de toux, et reposa sa tête sur ses pattes en tentant de reprendre sa respiration. Elle se sentait épuisée, après tant d'efforts pour mettre ses petits au monde.

Tout était noir. Plongé dans une obscurité totale. Un léger bourdonnement arrivait à peine jusqu'à ses oreilles. Une effluve douce et sucrée vint effleurer son museau. Rampant et tâtonnant il en chercha la source. Il fut arrêté par de grands coups dans son dos. Des coups de langue ! Dès qu'il fut libéré, il se pressa de nouveau en direction de l'odeur. Il se retrouva tout emmêlé dans un truc doux, qui était sûrement de la fourrure. Se débattant, couinant, il essaya de se dépêtrer. Impossible ! Il couina de nouveau, plus fort. Soudain, il sentit qu'on l'attrapait délicatement par la peau du cou. Il cessa de se débattre. Il se sentait en sécurité.

Un couinement tira la meneuse de ses pensées. Le chaton noir, qu'elle venait de nommer Petite Avalanche, tentait désespérément d'attendre ses mamelles.
Du lait ! se rappela Étoile des Neiges. Voilà pourquoi Regard Enflammé m'a donné de la bourrache hier: pour favoriser la montée de lait.
Elle prit délicatement la petite boule de poils entre ses crocs et la reposa tout près de son ventre. Elle lui donna ensuite plusieurs coups de langue pour le réchauffer.
La femelle au poil blanc posa ensuite sa tête sur le sol et étira ses pattes avants, de manière à ce que ses trois chatons aient chacun une place pour téter.

Petite Avalanche se détendit. Il était bien là, contre le corps de sa mère. De plus, juste devant lui, il y avait une tétine. Tendant le cou, il la saisit et se mit à téter goulûment. Le liquide chaud coulait dans sa gorge et lui faisait du bien. Il téta longuement puis, repu, se mit à bailler avant de se rouler en boule entre sa mère et ses frères et sœurs. Il s'endormit aussitôt.

(Désolée pour le peu de lignes, mais c'est dur de RP avec un nouveau-né :sexy:  )